Une Vie Violente
de Thierry de Peretti
Genre : Thriller
Nationalité : France
Année de sortie : 2017
Durée : 01h47
Version : Couleur
Public : Tout public
Bien qu’ayant fui la Corse pour se réfugier à Paris, Stéphane retourne sur l’île afin d’assister aux obsèques de Christophe, assassiné la veille, qui n’était autre que son ami d’enfance et compagnon de lutte. Ce retour n’est pas sans lui rappeler les événements entre les années 1990 et 2000 qui l’ont vu passer du petit bourgeois bastiais qu’il était au délinquant, se radicalisant politiquement ensuite, du Front de libération nationale de la Corse au mouvement Armata Corsa, avant de passer à la clandestinité. Revenir en Corse, avec la menace de mort qui pèse toujours sur sa tête, c’est aussi comme il se jetait dans la gueule du loup…
Après Les Apaches (2013), Thierry de Peretti est retourné en Corse pour filmer une histoire politico-historique dense, librement inspirée du parcours tragique d’un jeune militant nationaliste, Nicolas Montigny. Présenté dans le cadre de la Semaine de la critique à Cannes 2017, Une vie violente, film habile, atypique et passionnant, est superbement maîtrisé et réalisé. Il résonne comme « un hommage à tous ces jeunes gens perdus ou assassinés. Mais aussi la promesse d’un dialogue entre une génération oubliée, perdue, massacrée et une autre, vivante et exaltée, qui l’incarne à l’écran ».
Sources : dossier de presse, telerama.fr, lemonde.fr.
Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne
Ce film a été programmé aux cinémas Studio
- Semaine du Mercredi 9 Août 2017 au Mardi 15 Août 2017
- Semaine du Mercredi 16 Août 2017 au Mardi 22 Août 2017
Définition des pictos :
- Séance 3D
- Ciné Relax
- Version française
- V.O + Sous-titrage (FR)
- Sans Paroles
- Audio description
Votre avis
Commentaire de Hervé RIGAULT |
Une fiction inspirée de l’histoire du mouvement nationaliste Corse à la fin des années 90, dotée d’une forte impression d’authenticité par le recours à une forme quasi documentaire et à la qualité de l’interprétation. On suit, d’un point de vue rétrospectif des plus lucides, le processus de « radicalisation », de Christophe, dont rien ne semblait initialement présumer la trajectoire mortifère. Il en est, d’ailleurs, de même pour son groupe de copains fréquentés dans un café de Bastia et même du groupe politique qu’il rejoint à l’issue de son séjour en prison.
On ne pourra pas s’empêcher de penser à d’autres processus dit de radicalisation, qui font l’actualité internationale aujourd’hui.
Une bonne occasion de (re)lire « La démocratie aux extrêmes » (La Dispute 2006) dont l’introduction écrite par Annie Collovald invitait, contre une vision essentialiste, à comprendre comment se transforment les manières de penser, de faire, de se regrouper qui font la radicalisation des trajectoires individuelles ou collectives. A sa manière, « Une vie violente » y parvient plutôt bien.
Commentaire de Jean-Pierre Lautman |
Qui ne se souvient de cette terrible phrase de Paul Nizan : « J’avais vingt ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. » Ce cri de révolte prend ici tout son sens même si Stéphane, son personnage central a presque trente ans. Reste que s’il lève un voile sur la réalité corse, Thierry de Peretti, ne nous apprend rien sur le fond : l’histoire se moque toujours de ceux qui croient la servir quand c’est bien l’inverse qui se produit. Cioran le disait de façon inimitable « L’histoire ? – Chance offerte aux peuples de se discréditer à tour de rôle. » Finalement, comment ne pas songer à ces quatre vers chantés par Brassens dans « Mourir pour des idées » ?
« Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée
Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente. »
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