Un belle restitution de l'ambiance des polars des années soixante avec l'utilisation des romans de Patricia Highsmith. On pense forcément à « Plein soleil » avec ses personnages américains immergés dans un monde Méditerranéen qu'ils considèrent avec une certaine condescendance teintée toutefois d'un soupçon de frayeur.
C'est un trio engagé dans une cavale, forcément tragique, entre Athènes, la Crête et Istanbul que Hossein Amini nous fait suivre. Le propos du film est centré sur l’évolution des relations entre Rydall (Isaac) petit arnaqueur de touristes et Chester (Mortensen) qui, bien qu'au bout du rouleau joue, lui dans la cour des grands escrocs. Au fil du récit, avec les deux scènes finales, la convoitise de Rydall va se déplacer du magot de Chester vers Colette (Dunst) sa jeune épouse. Lors des deux scènes finales, c'est cependant la composante filiale de leur relation qui va prendre le dessus, Chester endossant le rôle de père de substitution de Rydall qui lui restituera symboliquement l'épouse qu'il lui avait volé.