Le film évoque les dernières années de l’existence du peintre britannique, J.M.W Turner (1775-1851). L’artiste est alors reconnu même s’il ne fait pas l’unanimité. Il vit entouré de son père qui est aussi son assistant et de sa dévouée gouvernante (magnifique personnage). C’est au cours des nombreux voyages qui nourrissent son inspiration qu’il rencontre sa dernière compagne, Mrs Booth, propriétaire d’une pension de famille en bord de mer. Mike Leigh (Secrets et mensonges, Another year, Be happy…) ne nous avait pas habitués à un cinéma aussi esthétique : les scènes d’intérieur et les  paysages sont magnifiés par une photo incandescente. Quant au « peintre de la lumière », il n’était pas aussi exalté que ses tableaux pourraient le laisser supposer : grognant constamment à la manière d’un ours, le cinéaste fait le portrait d’un homme taciturne et peu conformiste, dont la trivialité du quotidien est à l’opposé de sa quête presque désespérée d’une beauté éphémère.

SB