En pleine crise économique des années 30, Les temps modernes s’ouvrent sur une séquence mythique, celle de l’usine, cauchemar éveillé délirant et obsessionnel, où Charlot, ouvrier à la chaîne tente désespérément de suivre la cadence infernale des machines et ne peut se détacher de l’image du directeur projetée partout, jusque dans les vestiaires. Cette société industrielle, il la subira moins à l’arrivée de l’héroïne Paulette Goddard, avec laquelle il partira sur les routes….

Pamphlet contre une société où l’homme est totalement asservi aux rendements et à la machine, ce film marque l’entrée dans l’âge adulte du cinéma de Charlie Chaplin et, pour ce réalisateur, la charnière entre le muet et le parlant : on y entend en effet pour la première fois la voix de Charlot chantant dans une langue imaginaire, tout aussi universelle que son art.

Taxé de communiste, son film fut un échec aux USA : censuré en Italie et en Allemagne, il ne dut son salut qu’à l’accueil triomphal que lui firent le Royaume Uni et la France.

Bibliographie : Télérama.