Jacques Audiard a fait un film de genre très réussi, en respectant la plupart des conventions du western tout en prenant en même temps ses distances. Il y a bien sûr le déplacement vers l’ouest et les chevauchées dans des paysages impressionnants, la violence, la vengeance, l’individualisme, de nombreux coups de feu et un côté fictionnel invraisemblable assumé. En revanche, contrairement aux westerns classiques, l’un des deux personnages principaux est un grand sentimental, il y a de nombreux dialogues, des scènes triviales, de l’humour, un questionnement philosophique…
D’autre part, les personnages sont approfondis, originaux et très bien interprétés. L’action progresse avec pas mal de rebondissements et le tout est très bien filmé et monté, bref on ne s’ennuie pas une seconde.
Quant au propos du film, on le retrouve dans le titre : Audiard s’intéresse aux liens qui unissent deux frères, et c’est aussi bien sûr un questionnement sur la violence originelle de la société américaine.