On démarre Le Système Victoria par un traveling en plongée grimpant le long de la tour que David, notre personnage principal, est chargé de construire. Le film nous offre une belle photographie, avec de jolies plans d’ensemble de la tour, mais aussi des images intimistes, comme des moments volés à travers des miroirs, des baies vitrées. L’alternance entre des plans chirurgicaux d’un chantier et des images plus poétiques est très intéressante et stimulante pour les spectateur·ices.
Dans un rythme de travail effréné, David et ses ouvriers se tuent à la tâche afin de rendre la construction dans les temps, sous les ordres d’un client très exigeant. Il est dommage que le jeu des acteurs ne soit pas toujours très authentique, et le scénario un peu simpliste tente parfois de mettre des bâtons dans les roues de la cinématographie stimulante du film. Dans un film qui paraît au premier abord étouffant, Victoria, directrice des ressources humaines d’une grande entreprise, entre dans la vie de David et lui permet de respirer. Cette construction en deux temps est caractéristique du film, et fonctionne très bien. En revanche, j’ai trouvé que le film manquait parfois de réalisme, notamment avec la vitesse à laquelle David tombe amoureux de Victoria.
Le Système Victoria, c’est un drame moderne, un thriller sur le capitalisme qui nous pousse à nous abandonner dans le travail, bien souvent pour si peu en retour. Un film aux images prenantes et au scénario à deux temps, qui aurait néanmoins nécessité plus d’attention portée au montage pour éviter les faux-raccords et une fin moins évidente.