Dans La Convocation, on étouffe. Des plans rapprochés épaule, des regards en coin, l’alarme incendie incessante, les bruits de chaussures qui nous encerclent dans la salle… Nous n’avons pas toutes les informations, et cela attise en nous une curiosité un peu perverse. Avec des travelings en caméra portée suivant la maman d’Armand, et des plans en contre plongée, on se place en observateur. On devient ensuite une petite souris dans un coin de la salle de classe. Les couleurs sombres et ternes du film ajoutent à l’ambiance oppressante. Dans ce thriller psychologique, la réalisation brillante de Halfdan Ullmann Tøndel nous met dans un état de stress palpitant. Que s'est-t-il réellement passé ? Qui a raison, qui a tort ? Aucun contexte ne nous est donné, on prend ce que le film nous donne au fur et à mesure que la convocation avance, et on se forge notre propre interprétation. C’est un film pour les gens qui aiment le cinéma expérimental, le cinéma qui laisse aux spectateurs une main sur le film et sur son sens.