Comment parler du génocide indien dans un western ? La réussite de ce film tient en grande partie dans le choix du point de vue : le héros est un salaud, il se réfugie derrière cette antienne typiquement américaine « I did my job »… Pourtant, tous les ingrédients du genre sont bien là, haine, violence, vengeance et bien sûr, grands espaces majestueux. Mais avec des dialogues rares et justes, une certaine lenteur, une grande sobriété, une musique discrète en arrière-plan, et surtout, un mélange étonnant et convaincant de réalisme et de lyrisme, la mise en scène de ce western est très juste ! La conquête de l’ouest est démythifiée, c’est une belle réflexion sue l’une des faces sombres de l’Amérique et comme le dit l’un des personnages, « impossible de pardonner le massacre de Wounded Knee ». En contemplant la souffrance terrible de ces personnages touchés par des drames dévastateurs et qui tentent de s’accrocher à une croyance, je me dis que mon athéisme est un luxe. Dans de telles conditions, comment survivre sans croire à quelque chose ?