« L’éternité c’est long… surtout vers la fin » dirait Woody Allen. Rien de tel pour le film de Tran Ann Hung, qui nous transporte de la fin du 19^ème siècle à celle du 20^ème, de Valentine à son arrière petite fille. Il faut simplement se laisser bercer par cette suite de destins narrés presque sans dialogues (souvenez-vous du film de Scola  Le Bal), par une douce voix off très littéraire, et se laisser envoûter par l’atmosphère cotonneuse dans laquelle le cinéaste nous enferme. Hormis une allusion, la grande histoire semble ne pas avoir de prise sur ces femmes amoureuses et fidèles, qui vouvoient leurs maris, enfantent et pleurent leurs morts.

Eternité est un très beau film, lumineux, hors du temps, dans lequel la musique, la lumière, les décors, les costumes et la mise en scène sont particulièrement soignés. Si le langage cinématographique peut faire penser à Terrence Malick, Tran Ann Hung nous épargne ses délires mystiques ! Ne vous privez pas d’un moment de cinéma original et particulièrement brillant. SB