Les rêves, évoqués par le titre, peuvent être interprétés comme ceux d’une ou deux générations de ruraux du Nord du Portugal qui ont rêvé de partir puis de revenir triomphalement dans un village devenu rêvé. Ils peuvent aussi être vus comme d’une jeune fille qui pour exister doit surmonter ses échecs et composer avec sa famille et sa communauté aux traditions et aux rituels imposants.
Le film aurait aussi pu s’intituler « le voyage à Lisbonne ». Lors de la première scène, Pamela refuse l’invitation qui lui est faite par son association folklorique de visiter la capitale portugaise où, comme ses camarades, elle n’a jamais mis les pieds. Lors de la dernière scène, on la voit cependant embarquer à l’aéroport pour un week-end lisboéte, comme une touriste ordinaire, non plus comme un membre de la diaspora portugaise.
Entre temps Laurence Ferreira Barbosa, de manière sensible, attentive, non dénuée d’humour, nous aidera à comprendre comment cette jeune fille timide (ses échecs sont liés au stress en situation d’examen au bac et au permis de conduire, non à son absence de connaissances-on le verra dans diverses situations différentes du film)va s’affirmer progressivement. Rencontres, voyage familial désenchanté dans le village d’origine, accompagnement de sa copine d’enfance dans un processus d’IVG … seront les étapes qui lui permettront de s’affranchir en suivant sa voie personnelle.