Toni Erdmann

Toni Erdmann

de Maren Ade

Avec
Peter Simonischek
Sandra Hüller
Michael Wittenborn
Thomas Loibl
Trystan Pütter

Genre : Drame

Nationalité : Allemagne

Année de sortie : 2016

Durée : 02h42

Version : Couleur

Public : Tout public

Inflexible executive woman spécialisée dans la restructuration d'entreprises (entendez: licenciements brutaux), Inès voit un jour arriver son père (avec qui elle a perdu tout contact). Cette homme pas encore vieux est une manière de hippie vieillissant qui n'a pas renoncé à toutes ses valeurs et questionne le mode de vie de sa fille. POur renouer le contact avec cette fille qui ne partage pas ses valeurs, il est prêt à tout, au point de faire continuellement honte à Inès, gênée d'être affublée d'un père aussi excentrique. Porteur de déguisements absurdes (comprenant perruque visible et dentier redoutable) et de pseudonymes absurdes, il va multiplier les intrusions gênantes dans la vie ultra-reglée d'Inès pour l'amener à réfléchir, l'obliger à réagir...

Toni Erdmann, "Une surprise comme il y en a rarement à Cannes", a totalement enthousiasmé le public et la critique par son humour, sa verve et son tonus. Donc n'ayons pas peur de la durée imposante du film; les 2h42 passent apparemment comme une lettre à la poste. Répétons-le, Toni Erdmann est LE film qui a fait exploser Cannes de rire, un film-trublion, une de ces raretés hors-normes qui font que l'on en sort en se disant une fois de plus qu'on sait pourquoi on va au cinéma!

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 17 Août 2016 au Mardi 23 Août 2016
  • Semaine du Mercredi 24 Août 2016 au Mardi 30 Août 2016
  • Semaine du Mercredi 31 Août 2016 au Mardi 6 Septembre 2016
  • Semaine du Mercredi 7 Septembre 2016 au Mardi 13 Septembre 2016
  • Semaine du Mercredi 14 Septembre 2016 au Mardi 20 Septembre 2016

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de Catherine FELIX |

    2h42... C'est un peu long d'autant que les scènes qui mettent en scène le père piétinent souvent, accumulant les mêmes gags qui finissent par lasser.
    2h42... C'est un peu long car les rapports évoluent très lentement entre le père et la fille qui sans doute à la fin prend conscience de la vacuité de sa vie mais ne la change pas radicalement.
    Le film aurait sans doute gagné à être raccourci d'une bonne quarantaine de minutes !
    Mais il y a dans ce film une dénonciation acérée des pratiques dénuées d'humanité des grandes entreprises qui cherchent à planter leurs crocs rapaces dans l'économie des pays pauvres, où le sort des ouvriers se joue dans les bureaux glacés de grands immeubles, où l'homme, ou plutôt la femme dans le cas de film, est un loup pour l'homme, où chacun doit plier l'échine quand il le faut pour mieux dévorer son ennemi. C'est là pour moi le grand mérite de film qui dénonce de manière burlesque mais si vraie l'inhumanité de nos sociétés, bien plus que les rapports entre un père et sa fille qui sont assez souvent rendus de manière répétitive malgré quelques rares moments de très grande émotion! Et pour cela, et en raison aussi de quelques scènes d'anthologie, les 2h42 de projection ne sont finalement pas un pensum !

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    A condition d’accepter sa lenteur mélancolique et ses conventions scabreuses on peut trouver dans Toni Erdmann une riche matière à réflexion.
    Il y a de nombreuses années, Gainsbourg chantait « Non rien n’aura raison de moi, j’irai te chercher ma Lolita chez les yéyés, j’ai un coupe-coupe à cran d’arrêt ...». C’est un peu une motivation du même ordre qui paraît
    animer Winfried, un ancien soixante-huitard facétieux, déguisé en Toni vis à vis d’Inès, sa fille, égarée, convertie aux valeurs et au mode vie conformistes et déprimant du monde des cabinets de consultants RH (pas financiers M Murat) au service des multinationales dans leur entreprise effrénée de réduction du coût du travail à l’échelle de la planète.
    On peut penser à certains moments du film qu’il parviendra à rétablir les liens de complicité qui les unissait il y a bien des années (scène du duo dans un appartement roumain qui fait penser à celui de Sieranevada, détournement de la fête d’anniversaire d’Ines …). On y croit bien lorsqu’elle s’affuble de son dentier de déguisement le jour de l’enterrement de sa grand-mère. Las, sitôt Toni redevenu Winfried a le dos tourné, elle retire ces accessoires et reprend, probablement sans être tout à fait dupe, son uniforme gris de petit soldat du capitalisme mondialisé en route vers Singapour. Le bonheur n’est pas de ce monde.
    La seule victoire de Winfried-Toni sera peut être qu’Ines aura reconnu secrètement un peu de l’héritage qu’il lui a transmis et qu’elle n’affichera plus son mépris blessant vis à vis de son manque d’ambition carriériste. Pour le reste c’est la défaite de toute une génération.

    Commentaire de Jacques Chenu |

    Le double propos de ce film est intéressant : exposer les méfaits de la mondialisation au niveau économique et financier en parallèle avec la vacuité de la vie, le carriérisme, l’ambition dévorante des cadres et dirigeants à travers le personnage d’Ines. Le mode de vie, la psychologie, le parcours et l’évolution de cette jeune femme dans le récit sont bien étudiés et l’interprétation de Sandra Hüller est parfaite. En revanche, je m’attendais à un festival d’humour et de loufoqueries avec le contrepoint du personnage du père, mais j’ai été très déçu. Certes Winfried / Toni est loufoque, mais c’est plutôt un clown triste. En fait ce film est beaucoup plus tragique que comique, et il est surtout beaucoup trop long. Je me suis souvent ennuyé, j’ai ri aussi, mais trop peu, je n’ai pas vraiment réussi à m’intéresser et à croire au personnage du père, plus pathétique et grotesque que drôle. Dommage, car la lenteur convient bien à ce film, en fait il y a surtout trop de scènes inutiles qui n’apportent rien à l’histoire, comme celle des œufs peints par exemple. Pour terminer sur une note plus positive, j’ai adoré la scène de la robe, à la fois drôle et pleine de sens.

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    Pour remplacer SVP ma précédente publication:

    Balayons d’abord un malentendu véhiculé par la publicité et la critique : Toni Erdmann n’est pas une comédie déjantée qui nous ferait nous étouffer de rire pendant 2 heures42.
    A condition d’accepter sa lenteur mélancolique et ses conventions scabreuses on peut trouver dans ce film une riche matière à réflexion : rapports pére-fille, rapports intergénérationnels, comportement néo colonialistes ...
    Il y a de nombreuses années, Gainsbourg chantait « Non rien n’aura raison de moi, j’irai te chercher ma Lolita chez les yéyés, j’ai un coupe-coupe à cran d’arrêt ...». C’est un peu une motivation du même ordre qui paraît
    animer Winfried, ancien soixante-huitard facétieux, déguisé en Toni lancé à la poursuite d’Inès, sa fille égarée, convertie aux valeurs et au mode vie conformistes et déprimant du monde des cabinets de consultants RH (pas financiers M Murat) au service des multinationales dans leur entreprise effrénée de réduction du coût du travail à l’échelle de la planète via des coupes sombres dans les effectifs. Pas vraiment se quoi se tordre de rire, et si on rit, c’est un peu jaune, ils sont niais à Cannes ou quoi ?
    On peut penser à certains moments du film qu’il parviendra à rétablir les liens de complicité qui les unissaient il y a bien des années (scène du duo dans un appartement roumain qui fait penser à celui de Sieranevada, détournement de la fête d’anniversaire d’Ines …). On y croit encore plus lorsqu’elle s’affuble de son dentier de déguisement le jour de l’enterrement de sa grand-mère. Las, sitôt Toni, redevenu Winfried, a le dos tourné, elle retire ces accessoires et reprend, probablement sans être tout à fait dupe, son uniforme gris de petit soldat du capitalisme mondialisé en route cette fois ci vers Singapour. Le bonheur n’est pas de ce monde (réponse à la question initiale qui traverse le film).
    La seule victoire de Winfried-Toni sera peut être qu’Ines aura secrètement pris un peu conscience de l’héritage fantaisiste qu’il lui a transmis et qu’elle n’affichera plus son mépris blessant vis à vis de son manque d’ambition carriériste. Pour le reste c’est bien de la défaite de toute une génération qu’il s’agit.

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    JC J'entrevois un intérêt dans la scène des oeufs peints. Elle inverse, à mon avis les rapports d'expertise entre les autochtones et les étrangers.

    Commentaire de Jacques Chenu |

    Merci mon ami HR, je n'avais pas pensé à ça, c'est vrai que c'est intéressant de voir la jeune cadre aux dents longues en train de trimer laborieusement sur son œuf.

Lire | Envoyer

Ajouter une critique

Pour donner votre avis, veuillez vous connecter :

Mot de passe oublié 

Je souhaite créer un compte

Création du compte