Chaque jour au péril de sa vie, monté sur sa mule docile, Kosta, joué par Kusturica en personne, traverse la ligne d’un front improbable mais bien réel dans l’ex-Yougoslavie en guerre pour livrer du lait à des soldats serbes désabusés. L’irruption de Nevesta, réfugiée italienne qui pleure chaque fois qu’elle visionne Quand passent les cigognes, palme d’or 1958 du festival de Cannes, va tout bouleverser. Monica Belluci prête ses traits à cette femme de toute beauté dans ce lieu extravagant où la vie palpite comme le sang dans les artères mais peut cesser n’importe quand.
La promise de Kosta, Milena, magnifiquement incarnée par Sloboda Micalovic, se cabre quand elle surprend l’échange d’un baiser entre Kosta et Nevesta. Ode à la vie et célébration de la mort, traqué par un trio d’impitoyables tueurs, cet amour impossible rencontrera bien des adversités jusqu’à disparition de Nevesta emportée tragiquement par une mine.
Ce film a de nombreuses qualités. N’est pas la moindre la connivence entre Kosta et les animaux. Les oies blanches baignées dans le sang vif d’un cochon égorgé, sa fidèle mule, son faucon, le serpent buveur de lait et jusqu’aux moutons qui se sacrifient pour cacher les amoureux.