Avec un tel titre, on comprend bien qu’ anthropomorphisme et mysticisme sont les deux dangers qui guettent le film (en fait deux courts métrages qui se font suite).
Effectivement, la première partie tombe à pieds joints dans le piège. Une successions d’assertions jamais démontrées invoquant seulement la puissance de l’intuition qui anime leurs auteurs qui font référence aux alchimistes. Images et musique sont également convoquées pour soutenir frauduleusement ces discours. Le comble du ridicule est atteint avec une jeune femme qui après avoir proféré quelques banalités sur son expérience de jardinage, nous inflige ses roucoulades pour communiquer avec une nature quine le lui avait pas demandé.
La seconde partie est un peu différente. On suit, avec intérêt, les expériences menées par une université canadienne qui met en évidence, au sein des grandes forêts, l’existence d’un réseau racinaire permettant l’échange de substances chimiques et certaines interactions entre les arbres même quand ils sont d’espèces différentes. On retombe toutefois dans les travers de la première partie quand certains chercheurs en viennent à extrapoler à partir des résultats de leurs expériences. L’anthropomorphisme est de retour quand on en vient par exemple à prêter des intentions aux végétaux ou à parler de d’arbre mère, de soins apportés à la progéniture et aux anciens … Dommage.
Au total, si je ne suis pas pleinement convaincu par les thèses que soutient ce film au sujet de l’intelligence des arbres, je suis, par contre, persuadé que ceux qui en font la promotion sont très malins. Ils ont su exploiter le besoin de merveilleux qui réside dans ceux qui vivent dans un monde autant désenchanté que désenchantant. Au regard de l’importance de la foule qui se presse aux portes de la salle, c’est un vrai succès.