Les Chansons que mes frères m’ont apprises - Songs My Brothers Taught Me

Les Chansons que mes frères m’ont apprises - Songs My Brothers Taught Me

de Chloé Zhao

Avec
John Reddy
Jashaun St. John
Taysha Fuller
Eleonore Hendricks
Travis Lone Hill

Genre : Drame

Nationalité : U.S.A

Année de sortie : 2015

Durée : 01h34

Version : Couleur

Public : Tout public

Johnny vient de terminer ses études et s’apprête à quitter la réserve indienne de Pine Ridge avec sa petite amie, pour chercher du travail à Los Angeles. Mais la disparition soudaine de son père et les remords qu’il éprouve à laisser Jashaun, sa petite sœur de 13 ans dont il est très proche, risquent de bousculer ses projets.

Pour son premier long métrage, la cinéaste américaine Chloé Zhao a choisi d'illustrer l'un des drames de l'histoire américaine, la condition actuelle des "native Americans", ceux que nous appelons communément les Indiens. Elle a passé 4 ans à s’imprégner des lieux (dans le Dakota du Sud), et de leur histoire. La cinéaste a ensuite réalisé son film en écrivant chaque matin les scènes du jour qui s’inspirent des événements et des situations de la vie quotidienne de la réserve. Quant aux principaux interprètes, dont la bouleversante adolescente Jashaun, ce ne sont pas des acteurs professionnels mais des habitants de la communauté.

Le résultat est une œuvre puissante peuplée de personnages fascinants et qui raconte avec beaucoup de justesse et de retenue le destin de ces laissés pour compte. Chloé Zhao nous donne à voir un monde où le plus difficile est de vaincre l'ennui, où l’alcoolisme voire les drogues, résultat d’un désœuvrement et d’une perte de repères liés à l’effritement des traditions ravagent la jeunesse. Elle explore la relation qu’entretiennent les Indiens avec leurs terres, le seul endroit qu’ils aient jamais connu et s’attache à démontrer l’importance des racines, de l’appartenance dans la vie de tout un chacun.

Les paysages sont d’une beauté à couper le souffle : des grands espaces, cadrés en large magnifiés par une photo solaire et lumineuse. Les plaines à perte de vue et les Badlands du Dakota du Sud offrent alors de vrais moments de respiration au spectateur et aux personnages qui choisissent de s’y perdre dans leurs moments de doute.

Sélectionné au festival de Sundance puis à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Les Chansons que mes frères m’ont apprises sera sûrement l’un des films incontournables de cette rentrée.

 

Sources : dossier de presse (Cannes).

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 9 Septembre 2015 au Mardi 15 Septembre 2015
  • Semaine du Mercredi 16 Septembre 2015 au Mardi 22 Septembre 2015
  • Semaine du Mercredi 23 Septembre 2015 au Mardi 29 Septembre 2015

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    Très beau film.
    D'abord des images, effectivement solaires, qui donnent l'impression que les personnages sont au bord de l'évaporation, ce que confirmera d'ailleurs le contenu du film.
    La méthode adoptée par Chloe Zhao ensuite. Celle du documentaire, elle semble accompagner les personnages plus que les guider dans un schéma pré construit. Il en en résulte le sentiment d'une très forte authenticité.
    Les dilemmes qui travaillent Johnny, le personnage principal, enfin. Je ne l'ai pas compris comme celui qui opposerait simplement l'attrait du voyage et l'attachement à sa petite sœur (qui malgré ses onze ans ne doit pas être considérée comme une petite chose innocente, « elle voit des choses que je ne vois pas »). Arrivé à la fin de ses études secondaires, Johnny est partagé entre le désir de suivre à LA Aurélia dont il est amoureux qui représente l'intégration dans la société US et celui de rester dans la réserve pour ne pas abandonner Jashawn sa sœur à laquelle il est plus qu'attaché. Mais rester dans la réserve, c'est aussi, probablement s'enferrer dans les trafic d'alcool dans lequel, sur la trace de son père, il est déjà très engagé. Et l'alcool est bien la malédiction qui empoisonne la communauté indienne de Pine Ridge. C'est son demi frère qui finira par lui offrir une autre issue : rester dans la réserve mais renouer avec la tradition en refusant tout autant l'alcool que l'intégration., et peut être accomplir la prophétie de la 7ème génération après Wounded Knee, celle du renouveau de la nation indienne.
    Mais n'y a t il pas, également, des indiens autour de nous ?

    Commentaire de Jacques Chenu |

    J’ai été envoûté par ce film, très bel exemple de docu-fiction. En fait, cette œuvre est si réaliste et l’atmosphère si authentique qu’on la voit avant tout comme un documentaire sur la vie aujourd’hui dans une réserve indienne du Dakota. C’est même presque un travail d’ethnologue auquel se livre la réalisatrice Chloé Zhao. Nous sommes immergés dans la vie quotidienne d’une communauté, avec ses rites, ses tensions essentiellement liées à l’abus d’alcool et à la drogue, il y a aussi l’école, la prison, les fêtes… Mais il y a surtout de très beaux personnages, en particulier, une petite fille de 11 ans, Jashaun, extraordinaire, à la charnière entre l’enfance (avec son petit vélo rose) et le monde des adultes qu’elle observe attentivement et dans lequel elle tente de s’intégrer, notamment en se trouvant un premier emploi. Quant à son frère Johnny, tout juste sorti de l’école, mutique et déjà cabossé par la vie, il cherche sa voie, entre la boxe, le trafic d’alcool et sa petite amie qu’il aimerait suivre à Los Angeles, loin de la réserve de Pine Ridge.
    La nature est également très présente, avec des paysages sublimes, magnifiquement filmés, baignant dans une lumière et des couleurs plutôt froides. L’histoire n’est pas très importante dans ce film, on suit les personnages au jour le jour, parfois en caméra portée, dans les grands espaces, ou confinés dans leurs maisons déglinguées. Finalement, il est surtout question d’attachement à une communauté et à une terre (« sense of belonging »), partir, ou bien rester, malgré les difficultés de la vie dans la réserve.
    Il se termine par une très belle image, avec cette poignée de sable, de poussière, que Johnny ramasse et jette au vent.

    Commentaire de CP |

    A voir pour sa valeur documentaire.
    Le film est construit comme une chronique du quotidien d'un frère et d'une sœur, Johnny et Jashaun, très attachés l'un à l'autre, dans une réserve indienne du Dakota.
    La réalisatrice pose un regard à la fois incisif et réaliste, sans tomber dans les clichés, sur la vie dans cette réserve.
    L'atmosphère est mélancolique, la beauté des paysages cache d'une certaine façon la décrépitude de cette communauté ( ravages de l'alcool, manque de perspectives pour la jeunesse...)
    C'est une belle réflexion sur les racines et l'héritage familial parfois pesant mais aussi riche et généreux.

    Commentaire de Catherine FELIX |

    Ce film montre avec un réalisme exempt de toute sensiblerie ou de tout misérabilisme la vie dans une des plus pauvres réserves des Etats-Unis, la réserve de Pine Ridge, non loin du lieu tristement célèbre de Wounded Knee. La fiction donne de la chair à l’aspect documentaire qui s’enrichit à son tour de la fiction, empêchant le film de sombrer dans un didactisme de mauvais aloi. Et pourtant tout est montré dans ce film qui sonne admirablement juste : l’alcoolisme, les trafics, la misère morale, le rôle des églises évangélistes, la rudesse des paysages mais au-delà de l’abandon de ce peuple, le retour aux sources incarné par la petite sœur apporte à la fin un message d’espoir porté par la beauté des images.

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