3 visages

3 visages - Se rokh

de Jafar Panahi

Avec
Jafar Panahi
Behnaz Jafari

Genre : Drame

Nationalité : Iran

Année de sortie : 2018

Durée : 01h24

Version : Couleur

Public : Tout public

Une célèbre actrice iranienne reçoit la troublante vidéo d’une jeune fille implorant son aide pour échapper à sa famille conservatrice... Elle demande alors à son ami, le réalisateur Jafar Panahi, de l’aider à comprendre s’il s’agit d’une manipulation. Ensemble ils prennent la route en direction du village de la jeune fille, dans les montagnes reculées du Nord-Ouest où les traditions ancestrales continuent de dicter la vie locale.

Assistant du grand Abbas Kiarostami, Jafar Panahi est devenu un cinéaste internationalement reconnu : Caméra d’or à Cannes pour Le Ballon blanc (95), Lion d’or à Venise pour Le Cercle (00), Prix du jury d’Un certain regard à Cannes pour Sang et or (03), Ours d’argent à Berlin pour Hors-jeu (06). Arrêté en 2010 pour « activités contre la sécurité nationale et propagande contre le régime », le cinéaste est interdit de faire des films, d’écrire des scénarios, de voyager ou de donner des interviews. Il avait mis en scène son enfermement dans Taxi Téhéran  (Ours d’or en 2015). A-t-il utilisé le même procédé où il se met en scène au volant pour filmer la société iranienne défilant derrière son pare-brise ? Réponse lors du festival de Cannes.

Bande annonce

Les séances : Vous pouvez Acheter vos places en ligne

Ce film a été programmé aux cinémas Studio

  • Semaine du Mercredi 6 Juin 2018 au Mardi 12 Juin 2018
  • Semaine du Mercredi 13 Juin 2018 au Mardi 19 Juin 2018
  • Semaine du Mercredi 20 Juin 2018 au Mardi 26 Juin 2018
  • Semaine du Mercredi 27 Juin 2018 au Mardi 3 Juillet 2018
  • Semaine du Mercredi 4 Juillet 2018 au Mardi 10 Juillet 2018

Définition des pictos :


  • Séance 3D
  • Ciné Relax
  • Version française
  • V.O + Sous-titrage (FR)
  • Sans Paroles
  • Audio description

Votre avis

    Commentaire de Hervé RIGAULT |

    Ceux qui attendent un règlement de comptes tonitruant du réalisateur avec la société iranienne traditionnelle seront déçus par cette incursion de Jafar Panahi aux alentours de la frontière turque propices à un jeu savoureux avec les langues.
    C’est, au contraire, un regard, apparemment détaché, malicieux, subtil et plein de bienveillance lucide qu’il cherche à nous faire partager.
    Mine de rien, il cherche aussi à nous faire comprendre que le poids du contrôle social (qui n’est pas la même chose que celui émanant du régime politique ) peut être progressivement réduit à condition de savoir jouer avec.
    C’est ainsi que je comprends le dernier plan. Pour s’évader, Marziyeh, la rebelle, profite de la route qui lui est ouverte grâce aux règles de passage établies par les villageois, ceux là mêmes qui l’oppriment. C’est aussi une image qui semble représenter la posture même que Panahi met en oeuvredans ses rapports avec le régime : utiliser les règles pour s’en affranchir quand il y a une opportunité. Ça se discute peut être, mais ça n’est pas à mépriser.

    Commentaire de Jacques Chenu |

    J’aime ce cinéma qui prend son temps, avec ces plans étirés sur les sanglots longs de la petite iranienne qui rêve de devenir comédienne. Dans ce road-movie oriental et rural, on avance lentement. Panahi rend hommage à Kiarostami, notamment dans « Le Vent nous emportera ». C’est le regard de citadins hommes de médias, sur la vie aujourd’hui dans une province reculée. Il y a bien l’eau courante et l’électricité et même des téléphones portables dans ces petits villages, mais tout ne marche que par intermittence, de manière aléatoire. Même chose pour la route, on ne peut pas toujours passer. Les communications avec l’extérieur sont donc lentes et incertaines. Dans ces communautés patriarcales, on a le sens de l’hospitalité, du bien commun, de l’entraide, mais peu de place pour les libertés individuelles, on doit se conformer aux règles et coutumes. Et bien sûr, quand on se rebelle, on paie le prix fort : exclusion, honte, coercition… Panahi observe tout ça avec distance, il ne juge pas les gens, mais mine de rien, il fait passer un message politique sur l’état de la société iranienne, ses conservatismes, ses blocages et surtout ses soubresauts. Ces Trois Visages pourraient correspondre aux trois principaux personnages féminins : il y a l’ancienne actrice déchue qui a connu la gloire au temps du chah d’Iran dans les années 70, la nouvelle star qui cohabite avec les mollahs, et enfin la jeune rebelle qui veut s’émanciper et bousculer les règles établies.

Lire | Envoyer

Ajouter une critique

Pour donner votre avis, veuillez vous connecter :

Mot de passe oublié 

Je souhaite créer un compte

Création du compte